Communiqué de presse AGJ
L’Association genevoise des journalistes (AGJ) déplore avec la plus grande vigueur la décision de restructuration radicale annoncée mardi 27 août par Tamedia.
La section genevoise d’impressum appelle donc ses membres, mais aussi plus globalement les journalistes du canton ainsi que les politiques qui le souhaiteraient, à une grande rencontre
jeudi 29 août dès 18h30 dans la grande salle de la Maison Rousseau et Littérature (Grand-Rue 40, 1204 Genève, 2e étage).
Nous regrettons tout d’abord la perte d’emploi annoncée de consœurs et confrères estimés, mais aussi de (très) nombreux camarades du secteur de l’imprimerie, et les conséquences humaines et sociales dramatiques que cela engendrera pour de nombreuses familles et individus. Mais au-delà des situations personnelles, notre inquiétude est des plus vives concernant le secteur de la presse, particulièrement en terres genevoises.
Genève en ligne de mire
Notre canton semble en effet particulièrement touché, le groupe ayant annoncé vouloir se concentrer à l’avenir sur quatre “Future Brands”, dont une seule en Suisse romande (24 heures). L’avenir de la Tribune de Genève est donc très clairement menacé et le canton ne devrait bientôt plus compter de journalistes de Tamedia sur son sol. Au vu de l’importance de l’éditeur au regard de ses concurrents, cette situation nous semble des plus inquiétantes pour l’avenir de la presse en général en terres genevoises.
Cette décision est d’autant plus incompréhensible et inacceptable que le groupe publiait le même jour ses résultats semestriels, en forte hausse (EBITDA de 95.8 contre 86.7 en 2023). Les titres de Tamedia sont globalement rentables et rapportent 2% de rendement. L’argument économique inlassablement invoqué des “difficultés du marché” est donc profondément fallacieux. En supprimant 90 postes de journalistes à plein temps moins d’un an après avoir déjà rayé près de 80 postes, la stratégie du plus grand éditeur de Suisse semble bel et bien être de se désinvestir à terme du secteur du journalisme – une branche pourtant essentielle au bon fonctionnement démocratique du pays.
Aujourd’hui déjà, Tamedia n’assume plus son rôle – crucial – d’éditeur de presse. La section genevoise d’impressum se joint ainsi à sa faîtière nationale pour demander un moratoire sur les licenciements pendant plusieurs années.
Appel aux politiques
L’AGJ se réjouit par ailleurs des nombreuses prises de position politiques de ce jour, dont celle du gouvernement genevois. Elle appelle les députés du Grand Conseil, les Conseillers d’Etat et les élus genevois à Berne à se joindre à leurs efforts pour assurer la pérennité du secteur de l’information dans le canton.
De manière générale, et comme en 2023, impressum mettra tout en œuvre, avec le personnel concerné et en collaboration avec Syndicom (syndicat défendant notamment la branche de l’imprimerie), pour éviter les licenciements et obtenir les meilleures mesures d’accompagnement pour les personnes concernées.
Contact presse:
Séverine Chave – présidente de l’AGJ
severine.chave@agj.ch / 079 312 73 59