Genève, le 17 juin 2025
C’est un nouveau séisme dans un paysage médiatique genevois déjà fragilisé. Ce 17 juin, TX Group a annoncé l’arrêt de l’édition papier de 20 Minutes et 20 Minuten, la suppression de 80 postes à plein temps et la fusion des rédactions romande et alémanique. Parmi les mesures les plus inquiétantes: la fermeture pure et simple du bureau genevois de 20 Minutes, qui compte actuellement cinq journalistes, et la mise en place d’un «réseau agile de correspondants» dans des conditions encore floues.
Cette disparition marque une étape de plus dans l’appauvrissement du paysage médiatique à Genève, canton qui voit année après année ses rédactions se vider, ses titres s’éteindre, son information de proximité s’amenuiser.
La décision de TX Group ne touche pas que Genève. Elle fragilise l’ensemble de la presse romande. En poursuivant sa logique de concentration et de réduction des coûts, le groupe zurichois affaiblit durablement le pluralisme de l’information en Suisse romande. Sous couvert de «renforcement de sa marque» et «d’investissements numériques», c’est bien une stratégie de démantèlement de la presse régionale qui est à l’œuvre.
L’Association genevoise des journalistes (AGJ) dénonce avec fermeté ces nouvelles mesures et s’oppose à toute suppression d’emploi. Elle appelle TX Group à stopper immédiatement cette politique de casse sociale et éditoriale.
Le personnel dispose de deux semaines de consultation pour négocier un plan social. Un guichet volontaire a été ouvert. impressum restera pleinement mobilisée auprès des journalistes concernés, pour défendre leurs droits, leurs postes et la qualité du journalisme genevois. L’association se tient aux côtés des rédactions et mettra tout en œuvre, avec le personnel concerné, pour éviter les licenciements et négocier avec la Direction.
La presse romande, et genevoise en particulier, ne peut pas être sacrifiée sur l’autel de la rentabilité. L’AGJ appelle à une prise de conscience collective, des autorités comme de la population.